LE PROGRAMME CANADIEN DE SPRINT : CE N’EST QU’UN DÉBUT | Cycling Canada Cyclisme

LE PROGRAMME CANADIEN DE SPRINT : CE N’EST QU’UN DÉBUT

Le programme canadien de sprint sur piste a fait beaucoup de chemin en peu de temps. En 2012, lors des Jeux de Londres, le Canada a eu de la difficulté à qualifier deux coureurs, alors que cinq coureurs se sont qualifiés pour les Championnats du Monde piste qui se dérouleront cette semaine à Hong Kong. L’équipe canadienne de sprint comptera deux femmes et trois hommes, qui participeront dans un total de sept épreuves.

Le programme a véritablement décollé en 2012 lorsque le double médaillé olympique Erin Hartwell a été engagé comme entraîneur à temps plein pour le programme de sprint. Depuis, trois athlètes canadiens se sont qualifiés pour les Jeux de Rio et le programme a récolté plusieurs médailles aux diverses coupes du monde, dont une d’argent et une de bronze lors de la Coupe du Monde de Los Angeles.

«C’était essentiel de développer un programme de sprint. J’ai été engagé en décembre 2013 alors que la prochaine coupe du monde était seulement un mois plus tard. À ce moment, nous n’avions que deux athlètes dans le programme : Hugo Barrette et Joe Veloce. Il n’y avait pas de véritable programme en place et nous n’avions pas de femmes qui couraient au niveau international puisque Monique Sullivan avait pris sa retraite et Kate O’Brien n’avait pas encore été découverte. C’était un gros défi à relever» explique Hartwell.

«Quand j’ai été engagé, le plan était de se concentrer sur les Jeux de Tokyo. Nous avions un programme de développement, donc on allait peut être réussir à qualifier un coureur à Rio, mais ce n’était pas notre objectif ultime. Cependant, nous avons repéré de nouveaux talents suite aux camps de recrutement Pédaler pour Gagner en 2014, tels qu’Evan Carey et Kate, puis Monique a décidé de revenir. On avait finalement tous les atouts pour créer une équipe. Nous n’avions pas encore accès au vélodrome de Milton, qui a été bâti en janvier 2015, mais c’est à ce moment que ma mentalité a changé et que j’ai voulu voir où nous pouvions nous rendre avant Rio.»

«C’était un gros contrat, car la période de qualification avait déjà débuté. Nous avons accompli beaucoup en très peu de temps avec une petite équipe. Le programme était complet avec deux femmes et trois hommes et je suis très fier de ce que nous avons accompli en ce court laps de temps. Nous sommes parvenus à qualifier trois athlètes aux Jeux olympiques (2 femmes, 1 homme), sans toutefois se qualifier pour le sprint par équipes, en partie à cause de l’accident à Hugo à Cali (Colombie, à la Coupe du Monde en 2015).

En ce début de cycle olympique, Hartwell est d’avis que le programme de sprint est dans une bonne position.

«Milton a grandement aidé et maintenant nous pouvons débuter un nouveau cycle olympique. Quand j’ai commencé, nous avions seulement deux ans pour former une équipe et essayer de se rendre aux Olympiques. Avec quatre années devant nous, nous avons beaucoup plus de temps pour nous préparer, ce qui est une opportunité incroyable.»

Le programme a dû s’adapter à plusieurs changements, tels que la retraite de Joe et la pause de Monique.

«Nous sommes dans une bonne position, nous avons des vétérans qui reviennent et Kate est maintenant une vétérane. Hugo n’a jamais été aussi en forme (il a remporté une médaille d’argent à la dernière Coupe du Monde). Ces deux athlètes représentent ce qu’on recherche dans le futur. Nous attirons constamment de nouveaux athlètes qui ne sont pas nécessairement des cyclistes, mais qui sont malléables. Par exemple, Patrice St-Louis Pivin, qui est maintenant membre de notre sprint par équipes, provient d’un milieu d’haltérophilie et de bobsleigh.»

«Nous comptons aussi Stefan Ritter, le champion junior et détenteur du record du monde dans le kilo et le 200m. Il s’est maintenant joint aux rangs élite et selon moi, ce sera un des meilleurs au monde dans les prochaines années. Nous avons également recruté Amelia Walsh, qui a fait la transition du BMX à la piste et qui a remporté le sprint par équipes avec Kate à sa deuxième Coupe du Monde.»

«Je m’attends à ce que nous soyons encore plus compétitifs que ce que j’envisageais il y a quelques mois. Est-ce que nous avons besoin de plus d’athlètes? Définitivement. Pour l’instant, nous mettons en place un programme de développement du talent qui prendra de l’expansion dans les années à venir et nous repérons les athlètes via le programme Camp des recrues RBC, ainsi que des athlètes qui proviennent de d’autres sports et qui veulent essayer le cyclisme sur piste.»

Les qualifications pour les Olympiques ne débutent pas avant deux ans, mais la première grosse compétition aura lieu dans un an.

«Notre prochaine cible sont les Jeux du Commonwealth (à Brisbane, en Australie, en 2018), qui sont dans 12 mois. Nous avons un mélange d’initiés et de vétérans, donc ça nous laisse le temps de devenir compétitifs. Je m’attends à ce qu’on soit à notre meilleur aux Championnats du Monde, avec toute la préparation que nous avons mis.»

«Actuellement, beaucoup d’équipes sont en mode développement, mais rendus aux Jeux du Commonwealth, toutes les nations commencent à apporter leurs meilleurs coureurs. Ce sera donc notre prochain objectif, et peu après les qualifications pour les Jeux débutent lors de la saison 2018-2019, où on devient plus sérieux.»

«En ce moment, nous avons une grosse année pour nous préparer, trouver de nouveaux athlètes et continuer à développer nos coureurs pour être véritablement compétitifs à l’échelle internationale.»