LE CYCLISME À TRAVERS LE TEMPS: UNE CONVERSATION AVEC ROB JONES | Cycling Canada Cyclisme

LE CYCLISME À TRAVERS LE TEMPS: UNE CONVERSATION AVEC ROB JONES

Par Simone Cseplo, coordonnatrice marketing & communications chez Cyclisme Canada

Ça fait plus de 40 ans que Rob Jones a transformé sa passion en métier.

Qu’il s’agisse de prendre des photos ou d’écrire des reportages lors d’événements nationaux ou aux Jeux olympiques, Rob Jones, le fondateur de Canadian Cyclist, a tout vu.

Alors qu’il est habituellement sur la route à cette période de l’année, Jones, comme beaucoup d’entre nous, travaille présentement à domicile. Un sentiment étrange pour quelqu’un qui est sur la route à documenter le cyclisme depuis plus de deux décennies.

Comme la plupart des gens, Jones a été initié au cyclisme pour la simple et bonne raison qu’il voulait avoir du plaisir sur deux roues, avant d’obtenir sa licence de course en 1974. À la suite d’un bref séjour en Europe pour s’entraîner et tenter de courir, Jones est revenu au Canada pour terminer son diplôme universitaire, où il a rencontré son épouse et partenaire de Canadian Cyclist, Tracy Harkness.

Le couple avait un amour commun pour le cyclisme et a décidé de s’impliquer davantage dans le sport. Ils ont fondé l’une des premières équipes cyclistes féminines au Canada, puis ont lancé leur propre publication canadienne, Canadian Cyclist. Leur inspiration pour écrire, documenter et photographier était simple: ils voulaient que plus de gens soient informés et s’impliquent dans le sport au Canada.

« Nous avons constaté un manque flagrant de bonnes publications cyclistes anglophones axées sur le Canada, raconte Jones. Il y avait quelques autres publications canadiennes mais, selon nous, elles étaient plus axées sur le cyclisme international. L’accent n’était pas vraiment mis sur le cyclisme canadien. Nous avons donc lancé Canadian Cyclist à la fin de 1994. »

Depuis la création de sa publication, Jones a assisté à cinq Jeux olympiques, six Jeux du Commonwealth, six Jeux panaméricains et 79 Championnats du monde.

Le succès et la longévité de Canadian Cyclist est attribuable au travail d’équipe. Alors qu’il voyage partout dans le monde à obtenir des entrevues, à prendre des photos et à écrire des articles pour le magazine et d’autres publications, c’est sa femme Tracy qui l’assiste à partir de la maison.

« Je dis ‘nous’ parce que même si je suis le visage de la publication, c’est Tracy qui fait beaucoup du travail en arrière-plan. Tracy est celle à qui j’envoie tout et celle qui s’assure que les articles sont publiés et envoyés à différents clients. »

2021 marque le vingt-cinquième anniversaire de la mise en ligne de Canadian Cyclist, et il n’est pas surprenant que Jones et Harkness aient tous deux vu le sport évoluer au fil du temps, du développement du vélo de montagne et du BMX en tant que disciplines, à la popularité croissante du sport et de certains des meilleurs cyclistes du Canada.

« J’ai vu certains coureurs à travers toutes les étapes de leur carrière. À partir du moment où ils se présentent pour la première fois en tant que junior prometteur, ou en tant que coureur qui sort de nulle part; je les ai vu naviguer dans le sport et éventuellement devenir des stars. C’est bien de voir les coureurs évoluer au point où ils sont parmi les meilleurs au monde. »

Après avoir vu des centaines d’athlètes courir, se développer et réussir dans le sport, il est difficile pour Jones de choisir un souvenir qui se démarque. Mais la première qui lui vint à l’esprit fut la première et la seule médaille d’or en cyclisme, remportée par Lori-Ann Muenzer à Athènes en 2004.

« J’étais là-bas sur la piste à prendre des photos d’elle qui monte sur le podium, puis ensuite je l’ai interviewée. Elle est venue en courant pour me faire un gros câlin. Je la connaissais depuis ses débuts en tant qu’athlète amateur de vélo de montagne », explique Jones.

En plus d’être témoin du développement des athlètes, Jones a également vu l’évolution du sport et ses effets sur le cyclisme à l’échelle mondiale ainsi qu’au Canada.

« Le gros impact a été le vélo de montagne. Cette discipline a amené beaucoup de nouvelles personnes dans le sport, en particulier chez les femmes où le Canada est devenu une puissance mondiale. J’ai parlé à de jeunes athlètes qui disaient ‘J’ai vu Alison Sydor ou entendu parler d’elle, et c’est ce qui m’a inspiré à essayer ce sport.’ Cela a certainement contribué à faire du cyclisme un sport reconnu au Canada et à attirer des gens dans le sport, ce qui a eu un impact considérable. »

L’intérêt et l’implication dans le sport ont été énormes, tout comme l’’évolution de nouvelles disciplines olympiques comme le BMX et le vélo de montagne. Selon Jones, l’infrastructure au Canada a fait beaucoup de chemin, surtout depuis que le Centre national de cyclisme Mattamy a ouvert ses portes à Milton, en Ontario, en 2015.

« Le fait d’avoir un centre national pour le cyclisme a tout changé. Nous l’attendions depuis longtemps et ça a payé d’énormes dividendes. »

L’évolution du cyclisme au cours des dernières années lui donne de l’espoir pour l’avenir du sport, mais il sait qu’il reste du travail à faire pour que le Canada continue à progresser. Il est d’avis qu’il est essentiel d’avoir des programmes à tous les niveaux, des moins de 17 ans, aux juniors et aux élites, afin d’aider les athlètes à faire la transition facilement vers leur discipline de choix.

Pour l’instant, alors que nous attendons tous la reprise des compétitions, Jones espère que nous reviendrons à un certain niveau de normalité. Mais, malgré tout ce qui se passe, il est heureux de voir que le cyclisme n’a pas ralenti pendant la pandémie, tant au niveau compétitif qu’au niveau communautaire.